Un mois en Mongolie en autonomie, pour vivre une grande aventure faite de rencontres, de partages, un apprentissage d’un nouveau mode de vie.
Une moto louée sur place pour les déplacements, pour combien de kilomètres ?
L’aventure le dira.
Quelques notions de langue Mongole.
Arrivée à UlaanBaatar et l’aventure commence.
Cliquez sur une photo et laissez vous emporter dans mon voyage.
Le 13 mars, arrivée à Ulaanbaatar, une personne est venue me chercher à l’aéroport et m’a déposé à la guest house. je me suis reposé et ai préparé mon sac. j’ai fait un tour en ville pour faire le change, ouais, j’ai un million de Tugruks, j’ai acheté à boire et à manger pour être autonome quelques jours, de retour à la chambre, je rempli le petit sac à dos avec la nourriture et les accessoires photos et chargeur. je ressors et fait un tour dans le quartier.
La place SuxBaatar, le coeur d’Ulaan Baatar. Leçon 1 : le « X » se prononce comme la jota Espagnole ou le ch Allemand, j’espère que tout le monde suit.
Au centre du palais, l’imposant Chinggis Xaan. Leçon 2 : le « CH » se prononce tch.
La statue de SuxBaatar, Le Héros Rouge qui a donné le nom de la ville. Leçon 3 : Ulaan (rouge) Baatar (héros).
Le bâtiment le plus moderne, The Blue Sky Tower. Je le trouve sympa.
14 mars, Chinzo m’a apporté la moto la veille et l’a laissée dans le pickup pour la nuit, j’y ai ajouté une prise allume cigare pour recharger mes appareils. Pendant que je déjeune, Chinzo descend la moto. Je mets les bagages et c’est parti, l’aventure commence.
Je quitte la pollution de la capitale pour la campagne. J’y serai mieux, je ne suis pas là pour rester en ville.
La moto qui va m’emmener partout. Je suis au croisement des routes pour l’aéroport et le SUD devant le palais des sports.
Le premier Owoo que j’ai croisé sur ma route, j’ai fait les trois tours comme il se doit en priant je ne sais quel esprit pour que mon voyage se passe bien. Leçon 4 : OBOO en Mongol se prononce owoo.
Xishigbayar, la femme de Pourou, vie à Zuun mod. Sans me connaître elle m’a accueilli sans problème quand je lui ai dit que je voulais voir Pourou et que je connaissait son ami Hubert. Les Mongols savent recevoir, elle s’est tout de suite mise à cuisiner et m’a offert à manger et du thé, un régal. Leçon 5 : le « SH » se prononce CHE.
Dans la cour, la ger de sa mère. Leçon 6 : GER se prononce guerre en roulant le R, c’est la yourte, mot Turk.
Une rue parmi les lotissements de Zuun mod. Chaque carré de terre attribué est entouré d’une palissade, à l’intérieur soit une ou deux ger, soit une maisonnette.
Après avoir été invité à dormir et avoir passé une bonne soirée avec des amis et autres personnes de la famille, le lendemain je suis invité à voir la ger de la mère de Xishigbayar avec sa petite fille, Naran-tsengel. On boit le thé au lait de chèvre et mange des biscuits.
Le Toono (prononcer taune avec le au long), la partie que je préfère de la ger.
15 mars, en début d’après midi, je prends la route, j’ai RDV au KM 177, Pourou m’y attendra, je n’aurai pas besoin de tourner pendant des heures pour trouver son emplacement pour cet hiver.
J’ai quitté Zuun mod qui est tout au fond à droite, par ma première piste en Mongolie pour arriver à cette superbe route, une des trois seules roulantes que j’ai eu l’occasion d’emprunter pendant mon voyage, ce qui représente une fraction d’ 1/100 des routes Mongoles.
Face au SUD, la route commence. Vous verrez, quand vous trouverez des routes comme ça, vous serez heureux, ça repose et ça fait du bien.
Tiens ? ça devient plus froid et il reste un peu de neige, j’espère qu’il n’y en aura pas sur la route.
Tiens, ya plus de neige mais ya des chevaux.
16 mars, après m’être installé dans la ger de Pourou, avoir fait connaissance de son fils aîné et sa famille et des deux voisines dans leur ger respective, le petit déjeuner pris, nous partons au puits pour abreuver les chevaux, vaches et chameaux.
Le trou fait un peu moins de dix mètres et c’est tout glacé, l’eau est bien fraîche et est potable, d’ailleurs c’est cette eau que j’ai bu, sans problèmes.
Un chameau né le matin même.
Au centre de toutes les ger, le poêle qui sert de chauffage et de cuisinière. Au fond à gauche de la porte en regardant vers la porte, c’est le coin cuisine avec le garde manger. Très simple.
La réserve d’eau, à droite de la porte. C’est comme ça dans toutes les ger.
Ma moto et ma ger, bon enfin, presque.
On est beau, hein ?
Le matin, première tâche, allumer le feu, quelques bouses séchées et un petit triangle de chambre à air pour démarrer le feu. ça fume et pique un peu les yeux mais ça ne dure pas longtemps.
Mon lit en face de celui de Pourou.
Après le petit déjeuner, comme tous les matins, il faut s’occuper des bêtes.
On est le 16 mars, fin de matinée, une tempête de sable s’installe et dure jusqu’à la fin de soirée.
On ne voit presque plus rien et c’est difficilement respirable.
Pourou fait les pâtes comme presque tous les jours, parfois c’est du riz blanc ou du riz brun Russe en forme de coeur qui est très bon, (bien plus tard, à la maison en faisant une rencontre, j’ai appris que c’est du sarrasin) accompagné de viande de mouton local, c’est top.
17 mars, après s’être occupé des chèvres et moutons à la ger et ensuite avoir déjeuné, et oui on s’occupe d’abord des animaux ensuite on mange, on est allé au puits et là c’est moi qui bosse.
Attention, éleveur, c’est pas un métier de faignant.
Deux voisins super contents d’être pris en photo.
Attention, là, je travaille seul, je garde mon troupeau de chèvres et de moutons.
J’ai réussi à me rapprocher d’un troupeau de chameaux et en tendant la main, quelques curieux se sont rapprochés, c’est très dur d’approcher des chameaux car ils sont très peureux.
18 mars, Pourou m’a donné 4l d’essence car je suis à sec et un jerrycan de 20l, je vais à Deren à 40km de là pour aller chercher de l’essence.
J’arrive à Deren, c’est tout vide, à peine un curieux ou deux qui allaient au même magasin que moi.
La ville du haut de la colline où se trouve un petit monastère. Le mauvais temps arrive vite, d’ailleurs vers la fin du parcours, j’ai du me servir de mon GPS pour trouver le campement car les nuages étaient au raz du sol et il neigeait.
Le monastère en question.
Une stupa et un moulin à prières.
19 mars, petit déjeuner.
Mon bol de thé au lait de chèvre avec quelques morceaux de gras et de viande de mouton et un bout de gâteau sec, le xewin boow, made in Pourou.
Le plat de fromages secs et xewin boow qui est sur toutes les tables Mongoles.
Naran-Solongo (arc en ciel) au réveil dans le lit de Pourou.
Ce matin nous sommes allé à un autre puits, pour celui là, il faut une motopompe. troupeaux de chevaux, de chameaux, de vaches, de moutons et chèvres, on a arrêté à 15h et on est rentré manger.
Ce jour là, j’ai réussi à caresser une chamelle blanche, dès que j’arrêtais et que je m’éloignais, elle s’avançait à côté de moi et en redemandait.
La jeune chamelle de deux ans que Pourou m’a offert. Il me faut attendre encore deux ans avant de pouvoir me balader avec.
20 mars, après une nuit d’essai sous la tente par -12°C, je vais faire un tour pour voir un peu le pays dans les environs, Je vais à Mandalgov où j’achèterai un tuyau pour la sortie de la motopompe, ce sera mieux que le vieux bout de tuyau rafistolé qui fuit de partout.
Ici c’est la porte de la province de Mandalgov. Chaque province (aimag) et on pourrait dire chaque canton (sum) ont une porte dans ce style avec leur emblème.
Une partie de Mandalgov.
Sur le retour j’ai vu un petit lac gelé, j’ai voulu le voir de plus prés.
21 mars, le départ pour une boucle de quelques km.
Après s’être occupé des bêtes et avoir déjeuné, Pourou me donne de la viande de mouton, sa voisine me donne deux bouteilles d’airag, des fromages et un xiwen boow. J’ai fini mon stage d’insertion Mongole, je pars pour le voyage.
Je me dirige vers Dalanzadgad, il commence à faire froid et il y a un bon vent de face qui ne me réchauffe pas non plus, je vais faire une pause à l’abri sur cette petite montagne à l’écart de la route.
Voilà, je suis à l’abri et au soleil, ça fait du bien.
La route s’arrête à Tsog-owoo, maintenant c’est de la piste. il fait toujours plus froid et il y a un peu de neige.
La piste devient plus dure, il y a encore plus de neige qui fond et ça fait des flaques d’eau, mais pour l’instant ça va bien.
Il y a maintenant beaucoup de boue et je roule vraiment doucement pour ne pas tomber, la piste est en mauvais état de par le passage des camions qui la creuse et font des piscines de boue pas top à franchir.
La nuit va arriver, je n’en peux plus, ça devient tout blanc, je renonce et fait demi-tour, je trouve un endroit sympa en m’écartant de la piste pour faire mon premier bivouac.
C’est l’heure du repas, soupe améliorée avec la viande de mouton, fromage. bonne nuit !!!
22 mars, après une longue nuit et m’être réveillé plusieurs fois, je retourne à Tsogt-owoo pour faire le plein.
Le début de la piste est évident, mais très vite les choses se compliquent, je dois sortir le GPS pour savoir par où aller, il y a des pistes qui partent dans tous les sens et je ne sais pas laquelle prendre.
Je file droit en suivant le cap du GPS, ça me fait passer au milieu d’un lac asséché et le terrain est meuble, il faut tenir la moto, en plus il faut trouver des passages pour franchir les crevasses.
J’arrive enfin à la brigade des routes, donc, je suis sur le bon chemin, je me fais inviter et on prend un thé avec des biscuits. Ensuite un gars m’accompagne en moto pour me mettre sur la bonne piste, je n’ai plus qu’à suivre.
Je suis sur un petit plateau et la piste zigzag sur les collines avant de redescendre dans la plaine désertique.
La plaine avec sa piste de tôle ondulée qui vous met tout à l’envers.
Arrivée à Mandal-owoo où je dois attendre le pompiste pendant 30mn après avoir téléphoné au numéro indiqué. Quand vous arrivez à une station et qu’il n’y a personne il faut téléphoner ou aller dans un magasin pour que quelqu’un téléphone et ensuite il y a quelqu’un qui se pointe et vous sert.
Je sors de la ville, continue à me faire secouer les puces sur la tôle ondulée et je m’arrête ici pour le bivouac.
23 mars, 7 h, je n’arrive plus à dormir, je plie bagage et je reprends la route dans le froid.
c’est tout plat, il n’y a rien à voir, des pistes parallèles sur des centaines de mètres et ça secoue toujours.
Je n’aurais pas roulé longtemps dans le froid, maintenant j’ai trouvé un jeu pour me réchauffer, c’est même pas drôle ! j’ai pris la chambre à air neuve et une fois la roue remontée, je gonfle mais ça ne gonfle pas, et voilà, j’ai deux chambre à air crevées maintenant, je recommence, je mets des rustines et je remonte l’ancienne plus souple.
Le paysage change, ça fait du bien de voir des collines, ça monte, ça descend, ça tournicote, cool.
Et en plus maintenant il y a même une rivière à suivre, c’est nettement plus sympa comme ça.
Arrivé à Saixan-owoo, personne à la station, je vais dans un magasin pour m’acheter de l’eau et je fais appeler le pompiste. Je fais le plein et je continu la route. Leçon 7 : magasin se dit delgour (дэлгүүр).
Il y a plusieurs pistes mais grâce à la ligne électrique je sais que c’est celle là qu’il faut prendre, c’est l’indice le plus important pour trouver une ville.
Début de soirée, je me trouve un super coin dans une super grande prairie vallonnée où je prends le temps d’écrire ma journée sur mon calepin, de mettre la tente et me préparer mon repas. Je vais pisser plus loin sous les étoiles qui brillent plein feu avant d’aller me coucher.
24 mars, je déjeune et range les affaires au soleil, tranquille, seul dans cette belle prairie d’or, sans un bruit.
Arrivée sur Arvaixeer, la ville est grande et industrialisée, ça fume dur dur.
La porte de la ville.
Pas de neige dans les environs mais la rivière est bien gelée.
Je dois quitter cette route pour une piste à grande circulation selon la carte. Moi je n’y ai vu personne.
J’ai fait quelques km en plaine pour enfin monter jusqu’au col, je me mets à descendre doucement car il y a de la neige et de la boue de partout, ça glisse. ça devient galère, il n’y a plus rien de sec au sol et je voyais la piste noire de boue avec de la neige autour s’enfoncer dans les montagnes, j’ai fait demi-tour car je n’ai pas osé m’y aventurer avec si peu d’autonomie d’essence. Dommage !
Au retour j’ai vu un cavalier foncer vers moi, j’ai donc arrêté la moto et je l’ai attendu. on a discuté un peu, je lui ai offert de l’airag, il était surpris qu’un étranger ait de l’airag sur lui et aime ça, son père est arrivé après et a bu un coup aussi.
Leur campement de gers. ils sont bien là, je serais bien resté, mais je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas osé leur demander si je pouvais rester à côté de chez eux, je n’avais pas envie de les déranger, ils étaient tellement tranquille dans ce bel endroit.
Après être retourné sur la route en asphalte, je fait le plein au croisement de la route qui va à Xarxorin (Karakorum), juste après je tombe sur ce petit site de stupas sur le sommet d’une colline.
25 mars, un aller retour épuisant, pour ne pas arriver au but, les chutes d’eau d’Orxon, quelle déception.
Xudjirt, je fais le plein et je file vers la piste qui mène aux chutes d’eau de l’Orxon.
Même au milieu de nul part, il y a des panneaux style autoroute pour voir qu’on est bien sur la bonne route, Bat-oldzi, 50 km.
Il y avait tellement de piste que je suis tombé sur celle qui avait une rivière à traverser, j’ai choisi le passage le plus court, mais malgré cela, la glace à craqué et la roue arrière s’est retrouvée dans l’eau, j’ai eu du mal à la sortir de là.
Ensuite une bonne piste qui se suit facilement sans hésitation.
Puis une rivière à traverser, oups, il y a du courant, c’est froid et ça à l’air profond, je cherche un autre passage à droite, puis à gauche, rien de mieux. De nouveau au gué je vois un camion passer et deux voitures, ouais, c’est profond. Une moto arrive d’en face, je vais voir comment font les habitués, il se lance et se retrouve bloqué au milieu et bataille pour en sortir, il a de l’eau presque jusqu’aux genoux, heureusement qu’il a de grandes bottes en caoutchou, et il s’en sort. Il me dit de passer à côté où c’est moins long, alors je me lance, ça commence bien et quand j’arrive sur l’autre berge, malheur, une ennorme marche me bloque et me fait tomber, la moto commence à partir dans le courant, je la retient et essaie de la relever, c’est super dur, je force et me fait mal au dos, je redémarre dans l’eau et pousse tout ce que je peux pour me sortir de là, en plus c’est boueux.
3 heures au soleil à tout faire sécher, j’en ai profité pour grignoter et écrire quelques lignes.
La suite de la piste a été très difficile, boue, trous, bosses, le ciel qui s’est couvert et le froid est arrivé et l’heure qui tourne, je n’ai presque pas avancé aujourd’hui.
J’arrive à Bat-Oldzi, que c’est lugubre. Je n’ai pas envie de rester là.
Pour accéder à la ville il faut ruser et trouver un passage sans boue, les voitures et camions sont enlisés sur la piste principale, moi, je contourne en montant sur le flanc des collines et il ne me reste plus qu’à traverser ce cours d’eau gelé, trop facile. je fais le plein, je m’achète de l’eau et quand je ressors du magasin, des punks tournent autour de la moto, pas rassurant, je savais que je ne voulais pas rester ici, la nuit va bientôt tomber et ce n’est que de la forêt plus loin, gare aux loups, je ne me suis toujours pas décidé qui croire, les gens que je croise et qui me disent de m’en méfier car ils sont mauvais, ou bien Chinzo qui lui me dit qu’ils ont tellement été chassés qu’il n’y a rien à craindre. Je fais demi-tour. Ce sera pour la prochaine fois.
Comme je connais la piste, le retour s’est fait beaucoup plus vite, je me suis même arrêté pour prendre en photo les premiers yacks que je voyais de près. retour au même coin de bivouac que la veille, il est très bien, en plus c’est juste sous l’aire de deux aigles qui sont très curieux et passent leur temps à faire des petits vols et me regarder.
26 mars
La première capitale créée par Chinggis Xaan.
Le monastère d’Erdene Zuu aux 108 stupas.
La porte principale.
Le mur d’enceinte est très grand mais il n’y a pas beaucoup de bâtiments à l’intérieur. Mais ils sont jolis.
Belle entrée. Je veux la même pour chez moi.
Un grand moulin à prières.
Et plusieurs petits.
Le Lama pour qui on a fait cette stupa devait être important.
Beau toit bleu.
Le temple où il y avait des prières en cours, je n’y suis pas rentré pour ne pas déranger.
Beau bâtiment en tout cas.
Cette marmite permettait de nourrir 300 moines.
Il y a de belles avenues pavées, beau travail. Dommage cette cour était fermée.
Avant de partir, vu de la ville du haut de la colline.
Arrivée à Tsetserleg un peu frigorifié, il parait que demain il neige, du coup je me suis trouvé une guest house tenue par un Australien qui a repris cette affaire il y a 4 ans et donne du travail à plein temps à plusieurs personnes. c’est top de gamme. Il y a même une femme qui parle Français, les autres parlent un peu Anglais.
Le matin du 27 mars, tout est blanc, le gars ne s’était pas trompé.
Comme dehors ça glisse bien, je n’ai pas envie de prendre la moto et casse la binette alors prudent, je joue la carte sécurité et repos, je reste une nuit de plus ici. J’en ai profité pour faire un tour à pied dans la ville.
L’après-midi je fais un tour en moto pour voir comment est la route, c’est pas de la tarte, ça glisse, les camion et bus sont en travers calés avec des troncs d’arbre ou des cailloux, les gars se démènent avec des pelles, ils mettent de la terre sur la neige et la glace pour pouvoir avancer au ralenti. J’ai bien fait de ne pas partir ce matin.
J’ai passé le col qui permet de sortir de Tsetserleg, maintenant c’est plat.
Au bout de 9 ou 10 km, on retrouve de la route goudronnée et sans neige.
Je vais voir le paysage derrière Ix Tamir.
Je reviens sur Ix Tamir et pars de l’autre côté, je tombe sur une belle rivière gelée.
Un cliché pour voir qu’ici c’est des maisons et ils s’étendent sur les flancs de la montagne.
De retour à Tsetserleg en fin d’après-midi, tout a fondu, demain je partirai tranquille.
28 mars
Il reste un peu de neige et le temps est froid, j’aurais bien supporté un pull de plus ces jours là.
Tiens ? v’la la neige. où est ti l’été, l’été où est ti ? c’est dans quelques mois, là c’est le printemps mon gars, c’est toi qui l’a voulu.
Entrée dans le SUM de Tariat, c’est beau !
Mais faut pas tomber, parce qu’en bas, je vais être mouillé.
Après être monté doucement, je me retrouve sur ce grand plateau où ici aussi il fait froid et où il est délicat de rouler dans la neige.
C’est loooong ces km dans la neige.
Tiens ? Un pont avé une rivière gelée.
ouffff ! Arrivé à Tariat, il y a des volcans et des guides qui veulent vous y amener.
Moi je décide de me faire un geuleton dans une cantine (enfin moi je traduis en cantine car je trouve que c’est ce qui correspond le mieux). Leçon 8 : cantine se dit « tsaini gadzar » (цайны газар), mais la traduction voudrait que ça soit cafétéria, car mot à mot, c’est, le lieu du thé.
Viande nouilles, une grosse assiette que j’ai eu du mal à finir avec thé et fromage avec boulettes de gras et de beurre qui est excellent, d’ailleurs, j’en ai ramené à la maison et vite fini.
Le grand lac blanc de Terxiin.
En soirée, je suis arrivé dans un coin sympa où je voyais depuis la route, enfin la piste déglinguée, un campement de gers, j’y suis allé, salutations et direct invitation à boire le thé sans plus un mot. bon ben je suis, j’aime bien le thé au lait de chèvre, moi.
Les enfants jouent.
La maman, très sympa.
Le soir, quand la maman rentrait les yacks, un couple est arrivé en moto, ils ont choisi un veau et sont repartis avec. En moins de 10 mn, ils sont arrivés à 2, repartis à 3.
29 mars
Le matin, le plus jeune 11 ans est allé chercher son cheval, il l’a arnaché avec son père et attaché à un poteau en attendant de partir.
Juste avant de partir, je fais une photo de famille.
La route est difficile au début mais pas longtemps, ensuite ça grimpe fort et la neige réapparaît, ils m’avaient dit que le col serait dur à passer et que la route n’est pas facile, mais je suis content car la route est facile et j’arrive très vite au col.
Et voilà, je suis au col, mais ça y est ça se corse, il y a de nouveau de la neige sur la route.
Et paf la moto, et sur de la neige bien tassée et glissante, je fais comment moi, pour prendre appui et relever cette petite moto tout légère ? Et bien on fait comme on peut en forçant, je vous raconte pas le dos….. surtout que après le virage qu’on voit au bout, re paf la moto.
Après des km interminables au ralenti sur la neige, je retrouve enfin une piste propre.
Ne me demandez pas le sujet de cette photo, j’avais juste envie de la prendre.
Tosontsengel, c’est grand, un peu de goudron en centre ville et puis de nouveau de la terre.
Après avoir traversé la ville. Vous ne voyez pas de route ? Pourtant je suis au bord, sur le talus sans neige, c’est plus pratique pour rouler.
Direction Moron, encore 268 km, j’y suis presque. ça monte dans la neige jusqu’au col et pour descendre sans me casser la gueule, je coupe le moteur, mets la première et je fais ma trace dans la pente enneigée, tout est blanc, il y a même une voiture planté sur la piste et les gars remonte à pied. Arrivé en bas j’essaie de continuer mais c’est vraiment dur et en plus je vois une voiture qui revient, je me dis que c’est peut être très dur même en voiture, j’attends je ne sais quoi, je ne sais pas quoi faire et le froid arrive très vite, il est 18h passé, des volutes glissent sur le sol, les flaques de boue gèlent en live devant moi, quand je me mets à remonter, c’est plus facile du coup, je ne m’enfonce plus dedans, je retraverse la ville, je fais le plein, la nuit tombe et je me trouve un bivouac avec chevaux et une bonne dizaine d’aigles posés dans les parois rocheuses.
30 mars
Cette nuit, -15°C dans la tente, -18°C dehors.
J’ai fait une petite boule de neige avec la glace qu’il y avait à l’intérieur de la tente. Même au soleil il fait très froid ce matin, j’ai mis les gants pour ranger les affaires, ce n’était pas pratique mais au moins j’avais les mains au chaud.
La rivière est toute gelée et brillante.
Le retour a été plus facile car la neige a fondu en grande partie, il ne reste que de la boue et c’est beaucoup plus facile, j’ai repassé le col et je roule vers Tsetserleg.
Je m’arrête devant une cantine en pleine cambrousse le long de la piste, je demande s’ils peuvent me faire à manger et si je peux mettre ma tente à côté, c’est bon, je m’installe et pendant que mon repas se prépare, je joue au ballon et prend des photos avec la petite fille qui ne demande que ça.
Mon bivouac, pas trop mal.
La cantine, la maman prend les photos pendant que je mange avec son mari et sa fille.
31 mars, je quitte mon bivouac dans un air glacé et avec du vent de face bien soutenu.
J’arrive à Ix Tamir, où je vais me réchauffer en allant manger dans une cantine. je fais le plein et je trace sur la piste que j’avais déjà emprunté un après midi à Tsetserleg.
C’est incroyable comme les paysages changent en si peu de distance, la température aussi, on passe du froid au chaud en un rien de temps.
Des petites collines, puis des montagnes et c’est tout sec, alors qu’à Ix Tamir, il restait encore un peu de traces de neige et c’est bien humide.
J’arrive à BatTsengel, je décide de m’acheter une nouvelle boite de rustines et de réparer cette chambre à air qui fuit et que je regonfle deux ou trois fois par jour.
Je commence et une foule de jeunes arrivent dont deux veulent absolument m’aider, un me prend la chambre à air et la gratte, l’autre ma prend la pompe pour la réparer. je remonte la roue et c’est raté, ça fuit encore plus c’est déjà à plat. Je redémonte, cherche un trou mais rien, alors je remonte, mais c’est encore à plat. je reredémonte et un adulte viens m’aider avec sa pompe et c’est plus facile et plus rapide à deux, la chambre à air est gonflée mais ne fuit toujours pas dehors, alors qu’à chaque fois dans la roue, elle est à plat, du coup je mets la neuve que j’avais réparé. ouf, c’est bon.
3 bonnes heures à bricoler et à papoter avec ces femmes qui tiennent les magasins où j’ai acheté les rustines, une nouvelle pompe et de l’eau.
En faisant le plein à la sortie de la ville, j’ai rencontré le gars qui m’avait aidé, il m’a invité à dormir chez lui, sympa non ?
Il a fait sa maison lui même et elle est très bien faite et jolie, mais magré qu’elle soit moderne, il n’y a ni salle de bain ni chiotte, comme dans toutes les maisons Mongoles que j’ai vu. les chiottes c’est dehors dans une fosse et la salle de bain, c’est dans un coin de la cuisine avec une bassine d’eau.
1er avril, une mauvaise blague.
La journée commence bien, beaux paysages, les jonctions sont plus longues que d’habitude mais ça roule très bien.
Le pompiste me dit d’aller directement sur Moron d’ici et de ne pas prendre la grande route, je l’écoute et fonce.
Je ralenti car ça descend d’un coup pour tomber sur une grosse rivière.
Une fois devant et bien je vois qu’il n’y a plus de pont, c’est large, profond et des plaques de glace au fond, je cherche un passage à gauche, rien, je monte sur la droite pour essayer de trouver une autre route ou un passage mais ça ne le fait pas non plus.
Demi-tour et je rejoins la route principale.
Voilà la route, je fais le plein à Unt et la route se transforme en piste dégeulasse, je m’arrête devant une ger, je demande au petit vieux si je peux m’installer là, il me dit oui mais un peu plus loin.
2 avril, une route fatigante.
Petit déjeuner au soleil avant d’attaquer la route, je ne sais pas encore ce qui m’attend, je fais bien de prendre des forces.
Un pont comme un autre, vous me direz, mais avec un gros trou, les voitures et camions passent dans l’eau à côté, et ça touche souvent à la carrosserie.
Pour traverser le fleuve « Selenge », il faut payer 500 Tugruks (environ 20 cts €) au garde barrière qui vit dans cette maison de bois. Pour l’instant il est occupé à essayer ma moto.
Deuxième vie d’un réservoir d’Ural. Pour les initiés, vous avez déjà vu cette photo autre part. C’est un clin d’oeuil.
Arrivée dans le SUM de Xutag-ondor. On ne voit pas trop que la route est défoncée, mais elle l’est….ouille !!!
En sortant de Xutag-ondor, je vois cette belle piste, je me dis que c’est bon et je trace, jusqu’à ce que je me retrouve bloqué devant la rivière Selenge avec la seule option de payer un passeur pour accéder à l’autre rive via des bidons attachés entre eux et reliés au câble. j’ai sorti la carte et j’ai vu que ce n’était pas la bonne route, hop, demi tour.
J’ai tenté de trouver une piste pour couper à travers les montagnes mais elle s’est arrêtée juste devant et ça devenait vraiment engagé.
J’ai longé la chaîne de montagnes pour la contourner et retrouver la route.
Arrivé au bout de la chaîne, j’ai du traverser une rivière encore gelée par endroits et heureusement car ça a facilité la traversée. La terre est encore dure sous l’eau, il y a aussi des plaques de glace qui comble les trous, du coup c’est moins profond et j’ai fini sur les plaques de neige, c’est la seule fois où j’ai trouvé ça amusant et pourtant c’était large.
J’ai eu un moment de répit avec un revêtement neuf et bien lissé. Mais je vous rassure, ça n’a pas duré longtemps.
Ix uul. Un peu de couleurs dans cette petite ville.
L’école, ça ne donne pas envie d’y aller. je pense que ce sont de vieux bâtiments Russe.
Les deux petits magasins de la ville. Mais il y a ce qu’il faut.
Après des heures et des ouffff kilomètres de routes, je vois que ça brille au loin, super, j’arrive à la route goudronnée, il me reste donc 80 km et je serai à Moron.
Oui c’est bien ça. Parfois ça fait du bien de savoir que les km vont enfin être faciles. C’est la première fois que je n’en pouvais plus de rouler sur de la piste, tellement j’en ai ch….é.
La ville de Moron.
Mon bivouac de rêve devant un grand lac blanc de glace à 40 km de Moron.
Beau coucher de soleil, repas tranquille, installation en papotant avec le « maltchine » qui vit plus bas. Leçon 9 : maltchine veut dire éleveur.
Il est presque l’heure d’aller dormir, il n’y a personne et pas un bruit.
3 avril, à moi le Xovsgol.
Pas gêné par les voisins.
Du bitume jusqu’au lac, le pied.
Arrivé à Xatgal, une ville organisée pour le tourisme, des camps de ger à la queue leu leu et des guest houses à n’en plus finir. Ils ne vivent que pour ça et la mentalité ici n’est pas du tout la même, ici un étranger ça ne représente que des dollars, à peine dit bonjour qu’on te propose de dormir dans la meilleure guest house alors que j’étais tranquille sur le lac.
Un trou où les gens viennent chercher de l’eau, la photo ne rend pas bien mais on voit les cailloux au fond et il y a presque un mètre de glace.
J’ai roulé et marché sur le lac pour m’amuser, mais attention, il faut vraiment aller doucement et avoir les deux pieds près du sol parce que ça glisse bien.
Les locaux viennent y chercher de l’eau.
De la glace sur 2760 kilomètres carrés. Et ça a l’air bien solide en plus. Impressionnant qu’avec cette chaleur ça tienne encore, il fait 5°C.
Je me suis baladé le long du lac. Voici un exemple de camp de gers pour touristes bien situé à l’écart de la ville.
C’est beau…
C’est puissant…
Le bateau sera en retard aujourd’hui.
De retour à Moron. Le palais des sports avec ses statues de lutteurs.
Et cette nuit là, j’ai été réveillé par des gars bourrés en moto qui n’arrêtaient pas de tourner en rond à côté de la tente.
4 avril, quelques km de route jusqu’à Bulgan, après, que de la terre. Longue journée.
Juste après le grand pont à péage, il y a une étendue de sable avec de petites dunes. Comment est il arrivé là ?
Voilà la grande route après Bulgan.
Des km après, toujours la même route mais c’est plus compliqué à suivre car il y a des pistes dans tous les sens. Autant vous dire que sans connaitre le coin, sans carte ni boussole, ce serait très dur de se diriger.
Ici c’est une mine mais je n’ai pas pris le temps d’y aller pour savoir ce qu’ils y extraient.
Ulaan Baatar est loin derrière les montagnes du fond.
5 avril, dernière journée d’aventure.
Mon dernier bivouac, un endroit génial, j’y suis arrivé assez tôt pour prendre mon temps pour manger et préparer la tente, j’avais un troupeau de chevaux en compagnie. Le matin j’ai pris tout mon temps pour plier et déjeuner.
Au bout d’un mois sans me raser et une douche il y a 10 jours et 3 kg en moins.
On est samedi, C’est le printemps, les courses reprennent pour préparer le Nadam.
Pour éviter de prendre la route à péage qui va directement sur UB, qui ne m’arrangeait pas, j’ai coupé presque tout droit à travers les montagnes. Il faut que je redescende dans cette combe, que je passe la voie ferrée et que le traverse les trois bras de la rivière pour atteindre la route et aller à Zuun-Mod.
Les deux petits bras de rivière, ok, j’ai fait un effort, je me suis lancé dedans et c’est bien passé, mais heureusement qu’il y avait ce pont pour le gros du passage, sur lequel les voitures ne peuvent passer qu’une à une, parce que sinon j’y serais encore.
Arrivée à Zuun_Mod pour dire au revoir à Xishigbayar, après avoir bu le thé et mangé deux bols de viande aux nouilles, je lui ai offert le collier vert qu’elle a autour du coup.
Suite à un appel téléphonique, je file sur UB. Une personne que j’ai rencontrée à Tsetserleg m’a invité chez lui pour me présenter sa famille. Ganxuleg, officier sup des gardes frontière à la retraite, sa femme et une de ces petites-filles. Il a une fille à Paris et deux à UB qui sont chanteuses dans un groupe.
Ses deux filles, très belles aussi en face sans maquillage. La video sur youtube : X-vit.
Dimanche 6 avril, messe, ben oui ce nouvel ami est un fan de yesus et courte visite du grand marché de Naran Tuul, dommage, j’y serais bien resté des heures pour tout voir. La prochaine fois.
Il y a de tout, des cochonneries et de l’utile.
Des tonnes de tissus pour faire les vêtements.
En gros ou au détail.
Des habits traditionnels mais pas de très bonne qualité. Les nomades se les font eux même. Et plein d’autres choses.
Plusieurs trajets en bus ou en trolley, histoire de se rendre compte de l’ampleur de la ville et de ses bouchons ainsi que de sa pollution.
Je fais le guignol avec un renard sur la tête. Je ne l’ai pas acheté. tut, tut, tut…non mais !!!
Les installations électriques qui filent de toit en toit, si tu sautes du haut d’un immeuble, impossible d’arriver en bas.
7 avril, je quitte Ganxuleg pour aller chez Pourou une dernière fois avant le départ.
Quand j’arrive au campement, la ger de Pourou n’est plus là, Sarantuya me reçoit et à peine rentré dans sa ger et bu un thé, elle se met à me faire des nouilles à la viande, on a bien mangé ensemble, parlé de se qu’elle aime et avant de partir je lui ai offert ma paire de jumelles qui lui plaisait beaucoup.
J’ai traversé la vallée pour retrouver Pourou à son nouveau campement.
Alan, on boit le thé ? j’arrive !
Pendant ce temps, Solmonbaatar son plus jeune fils s’amuse avec ma moto., Il n’avait jamais vu ni touché une yamaha.
8 avril, c’est mon anniv. j’ai eu un deel. Que je suis beau !!!!
9 avril, le retour sur UB.
Il faut que je parte mais je n’y arrive pas, il ne m’en faudrait pas beaucoup pour que je reste. Je vais abreuver une dernière fois les animaux et je dis au revoir aux chameaux. On boit un dernier thé ensemble et il m’accompagne jusqu’à la route et on se dit au revoir en versant une petite larme. à bientôt Pourou.
10 avril, j’ai dormi chez Ganxuleg et il m’a accompagné à l’aéroport, au fond c’est le centre ville mais il y a tellement de pollution qu’on ne voit rien.
Et voilà, un mois passé en Mongolie, encore un voyage qui marque à vie, le printemps est la saison la plus difficile, ça a été dur mais aucuns regrets, que de bons moments, même quand je suis tombé dans la rivière ou pris des bains de boue ou glissé sur la neige et la glace. J’ai fait 5100 km en tout. Une chose est sure, j’y retournerai une fois en été et une fois en hiver, pour voir les autres visages de la Mongolie sous d’autres saisons.
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